Manifestations jordaniennes de 2018

Manifestation à Amman.

Les manifestations jordaniennes de 2018 commencent sous la forme d'une grève générale organisée par plus de 30 syndicats le après que le gouvernement de Hani Mulki ait soumis une nouvelle loi fiscale au Parlement. Le projet de loi fait suite aux mesures d'austérité soutenues par le FMI et adoptées par le gouvernement Mulki depuis 2016 qui visent à lutter contre la dette publique croissante de la Jordanie. Bien que la Jordanie ait été relativement indemne des violences qui ont balayé la région après le printemps arabe de 2011, son économie est touchée par les troubles environnants et par l'afflux d'un grand nombre de réfugiés syriens dans le pays. La Jordanie accueille également un important contingent de réfugiés irakiens (en) et palestiniens, ce qui pèse encore plus sur ses finances. Le HCR place la Jordanie au deuxième rang mondial pour le nombre de réfugiés par habitant[1].

Le lendemain de la grève du 31 mai, le gouvernement augmente les prix du carburant et de l'électricité en réponse à une augmentation des prix internationaux du pétrole. Cela conduit des foules de manifestants à affluer sur le 4e cercle, à Amman, près des bureaux du Premier ministre. D'autres Jordaniens se rassemblent également à travers le pays pour protester. Le 1er juin, le roi Abdallah intervient et ordonne le gel des hausses de prix ; le gouvernement acquiesce mais déclare que la décision coûtera 20 millions de dollars au Trésor. Les manifestations se poursuivent pendant quatre jours jusqu'à ce que Mulki présente sa démission au roi le 4 juin, et que Omar Razzaz, son ministre de l'Éducation, devienne Premier ministre. Les protestations ne cessent qu'après que Razzaz annonce son intention de retirer la nouvelle facture fiscale.

Les manifestations ne sont pas menées par des groupes d'opposition traditionnels comme les Frères musulmans ou la gauche, mais par des foules diverses des classes moyennes et pauvres. Bien que certains manifestants incendient des pneus et bloquent des routes plusieurs nuits, les manifestations sont en grande partie pacifiques et peu de victimes sont signalées.

  1. « Jordan second largest refugee host worldwide — UNHCR », sur The Jordan Times, (consulté le )

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